Entre la France et l’Égypte antique, c’est une histoire d’amour qui a commencé avec Napoléon Bonaparte. C’est d’ailleurs à la civilisation égyptienne que Paris doit son monument le plus ancien : l’obélisque de Louxor, place de la Concorde ! Offert à la France en 1830 avec son jumeau, il ornait autrefois le temple d’Amon – mais son transport et son installation ont été un tel cauchemar que le second obélisque fut laissé bien au chaud sous le soleil d’Égypte.
Aujourd’hui, je voulais vous emmener non loin de cet obélisque parisien, dans un lieu magique, témoin de notre Histoire à la fois nationale et humaine : le musée du Louvre. Sous ses célèbres pyramides de verre, ce sont 4 400 ans d’Histoire humaine qui se rappellent à nous et soulèvent le voile de civilisations disparues.
Attardons-nous au long de son aile Sully pour y découvrir sa collection égyptienne permanente. C’est sans aucun doute l’un de mes lieux favoris ! Et pour avoir également eu la chance de visiter les superbes British Museum et Metropolitan Museum of Art de New York City, je crois pouvoir affirmer que vous ne trouverez pas de collection plus complète au monde en dehors du territoire égyptien lui-même.
« Le musée du Louvre est le plus grand musée d’art du monde. »
Qui ne connaît pas – au moins de nom – le Louvre ? De tous les musées, il est probablement le plus prestigieux, en regard de son passé.
De Belphégor au Da Vinci Code, de Beyoncé à Will.i.am, l’illustre palais n’a pas seulement été l’écrin d’œuvres mondialement connues telles que La Joconde ou les Noces de Cana, mais a également été le théâtre de multiples évènements, films et clips musicaux. À tel point qu’il propose par exemple depuis 2018 un parcours d’1h30 afin de découvrir les œuvres phares du clip « Apeshit » !
Au cœur de Paris, face au majestueux carousel, à deux pas du Conseil d’État, le plus grand musée d’art du monde expose ainsi plus de 36 000 œuvres d’art provenant de tous les continents, parmi une réserve de plus de 480 000 œuvres grecques, romaines, européennes, orientales et évidemment égyptiennes.
Justement, cette collection égyptienne s’offre à nous sous l’œil vigilant d’Horus, le dieu-faucon. Le parcours proposé n’est pas anodin : il retrace l’évolution chronologique de l’Égypte antique, depuis la préhistoire jusqu’à l’époque romaine.
Je trouve vraiment fascinant de se trouver face à ces objets millénaires façonnés par des artistes, somme toute, pas si différents de nous. Les mêmes joies, les mêmes peines, les mêmes peurs, le même attrait pour le cosmos, la même volonté de perdurer par-delà la mort… et de bâtir un monde durable.
Certes, leur langue, culture, religion, société étaient très différentes des nôtres ; mais l’essentiel, lui, reste toujours inchangé. Et, au travers de ces pièces rares, magnifiquement conservées, c’est un morceau très concret de notre passé qui nous interpelle.
Car l’héritage des anciens Égyptiens est immense. Citons entre autres, les 365 jours de l’année, l’écriture à base d’encre sur papyrus (et ce, bien avant l’invention du papier par les Chinois), les cosmétiques sophistiqués (tels que le dentifrice, crèmes anti-rides ou dépilatoires, collyres, parfums…), la médecine et les balbutiements de la chirurgie, le fil a plomb, la serrure, les congés-maladie… et surtout l’alphabet.
Eh oui, c’est une chose peu connue, mais tous les alphabets du monde sont issus des hiéroglyphes égyptiens ! Du cyrillique au turc, en passant par l’arabe, l’hébreu, le grec et notre alphabet romain, tous ont pour parenté la langue égyptienne. Attention, je parle bien ici des langues alphabétiques – les autres langues comme le mandarin ou le maya ne partagent pas cette descendance.
Mais je reviendrai ultérieurement plus en détail sur la passionnante histoire de l’écriture à travers les âges.
Les Égyptiens avaient également compris avant tout le monde ce que la science nous apprend aujourd’hui : le soleil est notre créateur. Grand dispensateur de vie, il est la source de tout ce qui existe dans notre monde. Sans lui, pas de système solaire (évidemment), pas de planète, pas de Terre, pas d’énergie pour faire émerger et maintenir la vie.
Et, au-delà de notre étoile, ce sont bien ses sœurs qui, avant elle, ont disséminé dans l’espace les éléments constitutifs de la vie telle qu’on la connaît à présent par l’explosion des supernovas.
À ce propos, j’en profite pour vous inviter aux première loges d’une supernova dans ma nouvelle Le nouveau-né, dans la section Histoires de ce site ! 📖
« L’héritage des anciens Égyptiens est immense. »
Mais revenons à nos moutons. Ce culte solaire qui est devenu le fondement de la religion égyptienne, nous le retrouvons dans les innombrables objets d’art et autres bijoux présentés dans les salles du palais du Louvre, entre les célèbres statues de Khéphren, Ramsès II, Hatchepsout, ou les fragments de la tombe du pharaon Toutânkhamon.
En les admirant de près, on s’émerveille de la finesse des détails, de la beauté des proportions, d’un sens de l’esthétique qui n’a rien perdu de sa modernité. Ils nous livrent là un témoignage émouvant du quotidien de ce peuple brillant, de sa virtuosité, de ses espoirs, mais aussi de son ostentation.
Ma seule réserve – et elle ne concerne pas le Louvre en particulier – serait à propos de l’exposition des momies. Certes, il est fascinant et très impressionnant de découvrir ces techniques de préservation du corps dans toute leur minutie, mais je n’oublie pas que nous ne nous trouvons plus face à une œuvre désincarnée : il s’agit de la dépouille mortelle d’un être humain.
Cela me gêne toujours qu’un corps soit ainsi livré à la vue de tous alors que son rite mortuaire exigeait une discrétion absolue. Il y a ici, je trouve, une forme d’indécence dans le viol de cette intimité ultime qui fait que je ne m’attarde jamais dans cette pièce. Et vous, qu’en pensez-vous ? Dites-le moi en commentaire ! ⬇️
Quoi qu’il en soit, entre l’incroyable mastaba d’Akhethétep, la sublime statue d’Horus faisant une libation, le grand sphinx de Tanis et la fameuse sculpture du scribe accroupi, il y a de quoi s’extasier sur le savoir-faire de ces ancêtres, et rêver à des temps où le dieu Rê, le disque solaire, échappait chaque nuit au terrible Apophis pour renaître au matin.
Une expérience inoubliable dans un lieu lui-même chargé d’Histoire !
Alors profitons de cette chance qui est la nôtre, en France, de bénéficier d’une politique culturelle très avantageuse : entre tarifs réduits, opérations spéciales et gratuité, ces joyaux sont accessibles à tous les porte-monnaie. Si vous n’avez encore jamais mis les pieds dans le musée du Louvre et que vous passez à Paris, n’hésitez plus une seconde et laissez-vous envoûter par la beauté et la grandeur de cette civilisation antique !
Parmi toutes les œuvres d’art égyptien exposées, quelles sont celles qui vous touchent le plus ?
Photos © Eddy Belmont.