Dans mon article précédent, je vous présentais mon tout premier remix de Ray of light, une version longue de la chanson originale. Je l’ai créée à l’occasion d’un concours de remixes international organisé par le site Beatport, qui nous a fourni pour cela les pistes studio originales.
En effet, depuis la sortie de la chanson en 1998, j’ai toujours déploré l’absence d’un « extended club mix », comme on les appelait dans les années 80-90. L’opportunité était trop belle, j’ai donc décidé de réaliser moi-même le remix que je rêvais d’entendre ! On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, n’est-ce pas ?
Pourtant, dès le départ, j’avais eu envie de réaliser (au moins) deux remixes : la version longue en question, ainsi qu’un deuxième qui, lui, serait totalement différent.
Comme j’ai découvert ce concours tardivement, je savais que je n’aurais pas le temps de rendre ce mix-là à temps ; la tâche, trop complexe, m’aurait forcé à bâcler le travail. Et c’était inenvisageable sur un tel standard de la chanson. C’est pourquoi j’ai commencé par la version longue, que je savais pouvoir terminer très rapidement – car, même s’il était évident que les organisateurs recherchaient de l’audace et de la singularité, mieux valait proposer un remix fidèle à l’original que rien du tout !
Une toute nouvelle direction artistique
Quand il s’est agi de décider de la direction artistique du deuxième remix, une idée s’est rapidement imposée : quoi de plus approprié pour ce morceau qu’une version Disco ? Cela était original, inédit (au moment où j’écris ces lignes, je n’ai encore jamais entendu de remix dans ce style pour cette chanson-là sur Internet ni dans les publications officielles), et surtout convenait parfaitement à toute l’énergie, le punch inouï que la reine de la Pop a insufflé à son chant.
Eh oui ! Écoutez bien la version album de Ray of light, vous entendrez qu’elle se bat littéralement contre les guitares électriques et les synthés… et qu’elle remporte le point ! Les improvisations à la fin du morceau sont dingues, et sa voix s’envole aussi loin que les paroles le chantent.
Aussi, pour réorchestrer et réarranger la chanson, il fallait une musique à la hauteur de cette énergie. J’ai nommé : le Disco !
Non, le Disco n’est pas mort !
Je l’avoue, je nourris un amour tout particulier pour le Disco. Honnêtement, écoutez Stayin’ alive des Bee Gees, Alexandrie, Alexandra de Claude François ou Sunny des Boney M ; une batterie savamment réglée, une basse entêtante, des guitares électriques sublimes au son chaleureux, des violons réglés comme du papier à musique (c’est le cas de le dire), des ensembles de cuivres aux trompettes, trombones et autres saxophones percutants, des pianos électriques veloutés… Difficile de faire mieux.
Les instruments parlent ensemble, se répondent chacun leur tour, viennent souligner le chant, les temps forts de la chanson… et cette joie ! Le Disco n’est pas seulement un genre dansant aux arrangements élégants, mais aussi une musique joyeuse, qui rassemble et remonte le moral.
Et, franchement, s’il est une période où l’on a besoin de joie, c’est bien en cette fin 2025 !
« Quand vous écoutez une chanson depuis 27 ans, il est très difficile de la désapprendre. »
Apparu en 1970 à New York, ce genre musical est né de la Soul, du Funk et de la Pop en contre-culture du rock n’roll et de la stigmatisation de la musique dansante de l’époque. Manu Di Bango fut l’un des pionniers de ce nouveau genre avec Soul Makossa, Barry White (si vous avez déjà regardé Ally McBeal, vous n’avez pas pu passer à côté), le producteur mythique Quincy Jones, ou plus tard les Français Henri Belolo et Jacques Morali avec le légendaire groupe Village People.
Ce genre a ensuite évolué vers la Dance Music, en débordant même sur le R&B, et revient aujourd’hui chez de nombreux artistes contemporains tels que Dua Lipa ou Kylie Minogue qui s’abandonnent au « Nu Disco » (comprenez « nouveau Disco ») pour notre plus grand plaisir.
Mon remix « Eddisco Inferno »
Ce projet a beaucoup évolué entre le moment où je l’ai commencé et celui où je l’ai terminé ; c’est probablement celui qui m’a demandé le plus de travail et le plus long à réaliser jusqu’ici. Mais c’est aussi un de ceux dont je suis le plus fier, car le résultat final dépasse tout ce que j’avais imaginé quand j’ai pris la décision de travailler dessus !
Composer les arrangements ne fut pas une mince affaire, pour dire le moins. Vous savez, quand vous connaissez une chanson depuis 27 ans, que vous l’écoutez régulièrement et la connaissez absolument par cœur, il est très difficile d’en faire table rase et de la « désapprendre », en quelque sorte. L’envisager sous un angle différent, choisir ce que vous en gardez et ce que vous laissez de côté, c’est un processus qui prend du temps et demande une prise de recul objective – ou, du moins, la moins subjective possible.

Je savais qu’il me faudrait toute une formation de cuivres : trompettes, trombones, cors, saxophones (alto, ténor, baryton)… Mais aussi un orchestre de cordes : violons, altos, violoncelles… Sans oublier la basse et les guitares électriques ! Et surtout, que tout cela soit de suffisamment bonne qualité pour que l’ensemble sonne « vrai ». Il fallait impérativement capturer la vie, le punch, le groove d’instrumentistes réels pour que le morceau soit réussi et s’accorde avec la voix de Madonna.
Une fois les phrases musicales composées, le travail d’arrangeur put commencer : il fallait les décomposer afin d’assigner chaque partie à chaque instrument, donner de l’ampleur aux orchestres sans pour autant ravir la vedette au chant. Je me suis beaucoup inspiré des morceaux Disco les plus célèbres, et vous reconnaîtrez probablement les hommages que je leur ai rendus tout au long de mon remix.
Get into the groove
En tout cas, une chose est certaine : je me suis beaucoup amusé à composer ce remix, et je pense que cela s’entend ! Le résultat final valait bien toutes ces heures de travail, je regrette juste de n’avoir pu le terminer à temps pour le concours.
Quant au clip vidéo pour l’accompagner, j’ai décidé cette fois encore de rester cohérent avec l’ambiance du morceau. Un petit air vintage, un vinyle posé sur une platine, et c’est parti ! Plus simple que le clip de ma version longue, je le trouve toutefois bien adapté à mon Eddisco Inferno, qui s’écoute plus qu’il ne se regarde.
Je vous en laisse juge : si vous aimez le Disco et les rythmes dansants, je vous conseille de monter le son car l’envie de vous dandiner risque de vous saisir !
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